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SEQUELLES
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SEQUELLES
  • Séquelle : symptôme, handicap ou simple trace, invalidante ou non, conséquence plus ou moins lointaine qui est le contrecoup d'un évènement. Les séquelles peuvent guérir progressivement et lentement, ou bien rester définitivement.
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27 avril 2012

Pourquoi ce blog

L'idée de faire un blog aussi intime peut paraître obscène. Il l'est, effectivement. Je crois qu'à partir du moment où l'on s'offre au regard des autres cela peut être perçu comme une chose obscène. Cependant, je n'ai pas pris cette décision dans le but de me faire voir ni valoir, et c'est pour cela, que ce blog est complètement anonyme. Je souhaite seulement partager mes réflexions autour de ma démarche de guérison. 

Premièrement, pourquoi avoir choisi ce titre : "Séquelles" ? Commençons par une définition. "Une séquelle est un symptôme, un handicap ou une simple trace, invalidante ou non, une conséquence plus ou moins lointaine qui est le contrecoup d'un évènement. Les séquelles peuvent guérir progressivement et lentement, ou bien rester définitivement."

J'ai 45 ans. Je me souviens qu'à l'âge de 13 ans et demi j'ai été violé par mon père. Je me souviens aussi d'avoir subi une agression sexuelle de la part de mon grand-père maternel  quand j'étais enfant, même chose à l'adolescence par un ami de ma famille. Ma mère était manipulatrice, violente, et alcoolique. Je suis d'un milieu bourgeois, éduqué, et j'ai toujours vécu dans un certain confort. Je n'ai jamais manqué de rien, mais on m'a privé de l'essentiel, l'amour et la sécurité. J'ai fais de nombreuses thérapies qui ne m'ont pas apporté de soulagement. Toujours en proie à des angoisses, des attaques de panique, des terreurs nocturnes et des comportements que je ne comprennais pas et qui m'handicapent encore, j'ai commencé un nouveau travail sur moi. Alors que je m'étais persuadée que personne ne pouvait plus rien pour moi, une amie m'a parlé du syndrôme de stress post traumatique reconnu chez les victimes de viols, de la mémoire traumatique, des troubles cognitifs résultants d'agressions sexuelles. Je ne saurais vous expliquer comment tout cela fonctionne aussi bien que Muriel Salmona, psychiatre-psychothérapeute spécialisée en psychotraumatologie. Responsable de l'Antenne 92 de L'institut de Victimologie Présidente de l'association "Mémoire traumatique et victimologie". Il vous suffit de cliquez sur les liens pour visiter les sites et avoir toutes les explications nécessaires. Elles sont très claires et compréhensibles par tout un chacun. Ici, dissociation_violences_sexuelle vous trouverez un résumé très clair.

Quand j'ai enfin eu accès à ces information, j'ai été immédiatement libéré du poids de la culpabilité. En effet, si je ne m'en étais pas encore sorti, ce n'est pas parce que je suis un être faible qui se complet dans son malheur, mais parce que je n'ai pas été soigné. Le docteur Salmona à une image très parlante. Imaginez qu'on laisse une victime d'un grave accident, avec de nombreuses blessures et traumatismes se réparer tout seul sans soin, au pire il pourrait en mourir, se retrouver le plus souvent avec de lourdes séquelles et de lourds handicaps, et au mieux s'en sortir à peu près mais après quelles souffrances !! Eh bien, c'est ce qui se passe pour les victimes de violences sexuelles alors qu'elles sont polytraumatisées psychiquement et neurologiquement on les laisses sans soin et le plus souvent, on les rejette, les insulte, dénigre leur souffrance, on les humilie.

Par ce travail que j'ai entamé avec elle, j'ai pu expliquer nombres de mes comportements qui me mettaient mal à l'aise. Et puis j'ai pris conscience que je n'avais mémorisé de mon passé que ce que mon psychisme pouvait endurer. Le reste s'est retrouvé emprisonné dans mon cerveau, une mémoire inconsciente prête à exploser, comme un champ de mine, au moindre stimuli, (bruit, odeur, image...). mes crises de paniques, mes terreurs ne sont que des symptômes. Et je suis pleine d'espoir, car un soin est possible. Il suffit de désamorcer ces mines, une à une. Travail de fourmi, harassant, laborieux et extrêmement douloureux mais qui est le seul moyen de récupérer un jour ma vie. C'est ce parcours que je vais partager ici. Ce sera un témoignage pas à pas de mon itinéraire d'éclopé qui croit encore à une guérison possible. 

Vous pouvez laisser des commentaires à mes messages, ce blog est fait pour partager des expériences, des ressentis, des idées. Je prie les Trollers de bien vouloir aller jouer plus loin. On ne joue pas dans un champ de mine. Ce serait destructeur et particulièrement cruel. Quand aux prédateurs, aux manipulateurs qui auraient la tentation de jouer ici à leurs jeux pervers, je tiens quand même à les informer que si je suis encore un être en souffrance, je ne suis plus une victime. J'ai appris à me défendre. Je suis devenue très forte avec le temps. Ne dit on pas ce qui ne vous tu pas vous rend plus fort ? Je ne les prierai pas d'aller jouer ailleurs. Je leur souhaite que la lecture de ce blog leur permette de réaliser l'inanité de leur existence et leur donne l'envie de se soigner. Il n'y a pas de fatalité dans l'existence d'un prédateur. Ils sont parfois eux-mêmes d'anciennes victimes et les soins sont possibles. 

Je souhaite sincèrement que le partage de ce travail personnel sera fructueux. 

Le bonheur est encore possible. Il ne faut jamais abandonner.

 

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Commentaires
S
Je connais les syndromes de stress-post traumatique. (je crois que j'en parle dans un de mes billets) je suis suivi par quelqu'un de très compétent. Merci pour ton lien, je vais aller voir ça. Effectivement, je pense que ce blog peut être une aide. Mais j'espère qu'il sera aussi un lieu d'échange et de soutient, un lieu ou l'on peu confronter ses avis, ses impressions et réfléchir ensemble sur le sens à donner à tout ça. Merci de ton passage
S
Merci de ton passage et de tes commentaires.<br /> <br /> Pour répondre à ta question, je n'ai pas porté plainte. J'étais très jeune au moment des faits et une fois adulte, je n'ai pas trouver le courage de me battre seule contre tous (justice, police, famille, amis). Je ne le regrette pas au vu de ce qu'endurent la majorité des victimes qui ont porté plainte.
C
Tu n'en parles pas dans ce billet ni les autres, mais as tu porté plainte?
C
Mon dernier billet parle du stress post traumatique, tu pourras y trouver une vidéo qui explique très bien ce qui se passe dans le cerveau des victimes.<br /> <br /> Je pense que seule la parole libère et que ce blog est une très bonne idée pour faire une thérapie par la parole.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon courage,<br /> <br /> <br /> <br /> Charlène
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